pixels of paradise

image & croyance // image & belief

9th International Biennial Of Photography And Visual Arts - Liège

Philippe De Gobert / Collectif Àquatre

21/3-11/4

Philippe De Gobert

À la fin du mois de mars, la galerie Flux à Liège présentera un parcours rétrospectif de l’œuvre de Philippe De Gobert, qui a beaucoup été montrée à l’étranger, mais peu en Belgique. L’exposition intitulée « Clair de lune rue paradis » regroupera une sélection d’œuvres plus historiques, comme les artist’s studio et les archives improbables, qui seront exposées au rez-de-chaussée, tandis qu’au premier étage on retrouvera des œuvres récentes et de plus grands formats, dont les perspectives piranésiennes. Au cœur de cet accrochage, une photographie donne son nom à l’exposition. Un clair de lune découpé à même la paroi de l’atelier inonde de sa lumière des objets voilés de mystère.

DeGobertFlux

L’esprit du lieu

Philippe De Gobert oscille toujours entre un réalisme inspiré des documents historiques qu’il collectionne et une part d’idéalisation qui lui fait préférer l’ascétisme de l’architecte moderniste.

C’est donc à cette notion de genius loci ou esprit du lieu, entre matérialité et immatérialité, qu’il faut rapprocher les maquettes et autres studios de Philippe de Gobert. En témoigne ses « archives improbables » faites de superposition d’une image documentaire et d’une photographie tirée de l’une de ses maquettes imaginaires. Le résultat est une image complexe, dont on ne peut dissocier l’architecture d’origine de celle forgée par l’artiste. La fiction et le réel sont à jamais imbriqués dans une éternité photographique. Parfois, une ombre ou une tache donne l’impression qu’une présence fantomatique habite l’image. Peut-être s’agit-il du génie du lieu, qui selon la croyance, protège et défend la maison contre les mauvais sorts.

Ce qui semble avant tout intéresser l’artiste, c’est l’immobilité et l’atemporalité de cet espace de travail qu’est l’atelier. Un lieu de création où le temps est suspendu, grâce à ce fil tendu du work in progress, car il y a toujours quelque part dans un recoin de l’atelier, quelque chose en train de se faire : une toile en jachère, un collage à moitié nu. C’est l’espace de tous les possibles, des vagabondages imaginaires aux réalisations les plus concrètes.

(extrait texte, in FluxNews 63 ) Septembre Tiberghien

Galerie Flux

60 rue Paradis
4000 Liège

(ouvert du jeudi au samedi de 16 a 19h ou sur RDV +3242532465)

18.04 > 10.05.2014

Collectif Àquatre

Anne Karthaus, Francoise Laury, Alain Marsaud et Philippe Leroux

4 HISTOIRES DE FAMILLES

Quatre photographes ont dépoussiéré leurs cartons de chaussures pour y dénicher leurs photos de familles et nous raconter autant d’histoires : Anne Karthaus interroge ses origines, « entre Belgitude et sous-France » ; Francoise Laury fouille dans l’album de sa « petite mythologie familiale » ; celle d’avant l’exil de 1962, qu’elle confronte à des images contemporaines afin de « briser la chronologie » ; et Alain Marsaud recherche « le stade ultime où l’image se débarasse de l’anecdotique, du biographique individuel ». Ce qui n’est pas éloigné de la démarche de Philippe Leroux dont le projet Réminiscense s’attache à mettre en valeur le caractère universel de la photographie de famille, même la plus intime.

A.L.

Francoise Laury 1

“Dans 4 HDF il y a plus que quatre histoires de famille.
L’écriture à quatre mains sur la base d’une projection affective en démultiplie les possibilités.
C’est dire à quel point les récits sont autant de formes issues du désir,  de la croyance, de l’amour …  Images mémorielles, documentaires ou simples matériaux iconiques,  la photographie sort là de son statut purement informatif.
Elle tente de tisser sur le mode de la rencontre, de la fiction, ce qui pourrait encore être réparable après l’événement dans la toile des choses que nous partageons.
Récits à « quatre voix », ces histoires sont autant de reconstructions bâties sur les emprunts, les appropriations, les effets miroir, le collage, les rapprochements…
Tout ce qui peut nous porter à croire encore et encore à l’inépuisement des images procède d’une forme de réalité projective, au sens de projet.
C’est  comme si la vérité des images ne  pouvait s’écrire autrement que dans la fiction par de petits arrangements.”

 Alain Marsaud