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Conception par Alinoa.

Sam TAYLOR-WOOD

Sam TAYLOR-WOOD

© Sam Taylor-Wood, Pieta, vidéo, 2001

 

Née en 1967 à Londres (UK).
Vit et travaille à Londres.
Site de la galerie : www.whitecube.com

 

Sam Taylor-Wood est une figure majeure de la photographie plasticienne contemporaine et de l'art vidéo. Connue pour ses oeuvres aussi bien que pour son rapport à la jet-set et au monde des célébrités, elle se fait connaître au début des années 90, à l'âge de 27 ans, après s'être retrouvée à la rue à 15 ans au départ de sa mère, avoir étudié au Goldsmith College, travaillé au Royal Opera House de Londres et géré une boîte de nuit.


Ses pièces s'inscrivent au carrefour de diverses problématiques et enjeux, parmi lesquelles on peut citer le statut sexué, avec ses nombreuses ramifications (l'impuissance, les affects, l'androgynie, etc.), la solitude et l'incommunicabilité, la mort également comme question transversale et trans-moderne. Taylor-Wood revisite, en la dépouillant, la figure en tant que celle-ci est réceptacle et objet des récits. Chez l'artiste, les figures de ses vidéos s'inscrivent dans un contexte et une histoire dont on ne sait rien. Elles émanent pour un temps dans notre réalité, leurs poses ou leurs actions font souvent écho à de lointaines influences artistiques, notamment picturales ou musicales, elles agissent dans ce décalage et se retirent en nous laissant sensiblement différents.


Pour Piéta, la référence à la sculpture homonyme de Michel-Ange est évidente.
« Pourquoi Michel-Ange ? Taylor-Wood s'en est expliquée. L'idée lui vint, dit-elle, après le tournage de son vidéoclip I Want Love, où Robert Downey Jr chante Elton John. ''Faisons de l'art'', suggère l'acteur, au soir du tournage, dans l'euphorie du travail collectif. La formule est plaisante, qui réduit l'art au faire, comme un jeu d'enfant. Mais pour faire quoi ? C'est alors que Taylor-Wood évoque Michel-Ange dont elle vient de voir à Rome la Piéta vaticane. Ainsi fut fait, refait, contrefait. L'art, dira-t-on, n'est que pastiche. Il se nourrit, cannibale, des grands modèles. Mais cet usage faussaire n'est qu'un douteux avatar de la postmodernité, où triomphe la citation. Taylor-Wood ne cite pas. Elle détourne. Et le pastiche devient pamphlet : travail de sape (non de copie).       


Voyez comme elle s'y prend. Assise sur des marches, elle tient dans ses bras le corps musclé de son interprète. Mais la tâche n'est pas aisée. L'homme est pesant. Son poids fait pencher le groupe vers la gauche. Il y a déséquilibre. Et l'acteur, qui le sent, fait ce qu'il peut pour alléger la charge de sa partenaire, qui s'arc-boute à l'escalier, dans un grand écart, en quête d'appui. On perçoit dans l'image une tension latente qui frise la rupture. L'artiste elle-même a confessé la violence de l'étreinte : ''Je tâchais, dit-elle, de paraître calme et sereine, mais j'avais les bras qui tremblaient et l'on peut voir ma respiration. C'était épuisant.'' L'exercice laisse des traces (...) Effort, tension, douleur. Ce que la vidéo montre est ce que l'art cache, Michel-Ange inclus : le corps. »

AFL / la citation est tirée de Régis Michel, L'Oeil-écran ou la nouvelle image. Cent vidéos pour repenser le monde, catalogue de l'exposition présentée au Casino Luxembourg du 24 mars au 17 juin 2007, pp. 38-40).
 

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