Né dans les environs de Disneyland Paris, Victor Micoud (France, 1987) a été nourri par la confusion entre le décor d’un monde magique et la création d’un espace urbain. Après avoir été diplômé d’école de commerce, il a conservé ce regard économique dans l’analyse et les questionnements qu’il se fait des territoires qu’il aborde. A travers la photographie, il cherche les aberrations et les fantômes de nos excès, afin de dévoiler les enjeux profonds qui marquent le développement de nos sociétés et d’interroger le spectateur sur son environnement.
Excédent
“Le projet Excédent est une histoire d’excès, d’avarice et de gâchis. J’ai commencé ce projet en mars 2017 le long de la côte méditerranéenne espagnole. J’essaie de montrer les restes de la crise immobilière qui a touché le pays. Au début des années 2000, le marché immobilier était considéré comme le levier principal du « miracle économique » espagnol. Mais la crise de 2008 a rappelé que les miracles n’existent pas, ce « boom » immobilier étant le résultat de tendances spéculatives, d’irresponsabilités politiques et de corruption.
De nombreuses personnes ont été chassées de logements devenus trop chers pour elles, et de l’autre côté de très nombreuses constructions ont été laissées à l’abandon. En 2016, il restait plus de 340 000 logements vides sur le territoire, logements qui n’avaient encore jamais été occupés.
J’ai donc focalisé mon attention sur ces constructions abandonnées qui sont comme des cicatrices dans le paysage, les stigmates d’une lutte entre un territoire et une frénésie financière déconnectée de la réalité.”